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REGISTRES DU BUREAU
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Quant aux gens de mestier et artisans, à la verité il y en a aucuns qui ont travaillé, mais il se trou­vera que les louages de maisons, cherté de servi­teurs que l'on ne pouvoit trouver à cause de la guerre, cherté de vivres et aultres danrées de quoy ilz avoient besoing, ont esté fort grandz, de sorte que s'ilz ont gangue, il se trouvera qu'ilz en ont beaulcoup despendu. Et quant aux pauvres manou­vriers, il y a si peu d'espérance que l'on n'en doibt poinct faire d'estat, ne vivans qu'au jour la jour­née.
Et qui plus est pour ne doubter de l'affection que chascun citoyen a, accompaigné de l'impuissance, a lad. compaignie advisé de remonstrer la difficulté qui s'est trouvée, après qu'il a esté promis par deux foys ès années mil vc lxvii et vc lxviii, la somme de 111e mil livres tournoiz, laquelle l'on n'a jamays peu lever'1', et n'y a peu le Roy estre du tout se-
couru et servy de la promesse entiere qui luy avoit esté faicte de lad. somme.
Toutesfois sont d'advis lesdictz citoyens que, non­obstant ies maulx et incommoditez cy dessus des-duictes, avec aultres grandes considerations qui sont assez notoyres, d'offrir au Roy jusques à la somme de n° mil livres tournoiz, comprenant ung chascun contribuable, et qu'il plaise à Sad. Majesté de laisser la liberté ausd, citoyens de lever icelle somme, soit par imposition ou capitation. Et par ce moyen es­pèrent tenir promesse et ne tumber ès inconveniens cy devant advenuz'2) de promectre une chose non asseurée, le suppliant très humblement de recevoir la bonne volunté des citoyens, et ne l'aire estat de cc qu'ilz ne peuvent, pour après que Dieu nous a donné la paix, pouvoir joyr du fruict du repos en la joyssance de leurs biens, et en ce faisant conti­nuer tousjours à prier Dieu pour sa noble prosperité et santé.
CCCLXXXII [LXIX]. — [Convocations pour l'assemblée du lendemain.] (3)
28 février 1571. (A, fol. 48 r°; B, fol. 53 v°.)
" #e par les Prevost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris. "Sire Jacques Kerver, Quartenier de ceste Ville de Paris, nous vous mandons que vous ayez à vous trouver demain, à une attendant deux heures de rel-levée, en l'Hostel de cestedicte Ville, en la grande salle commune, avec six notables bourgeois et mar­chans de vostre quartier, sans appeller aulcun offi­cier des Courtz souveraines, parce qu'ilz sont priez appart en corps, affin d'entendre la responce que le Roy nous a faicte en la presence des depputez, pour le faict des vic mil livres; les priant de nostre part n'y voulloir faillir, et s'il est possible, que ceulx qui y estoient dernierement mandez y puissent venir. Mais faictes, s'il est possible, qu'il n'y aict faulte, parce qu'il est question de choses de consequence, et que parliez à ceulx que appellerez et qu'ilz vous promectent.
"Faict au Bureau de lad. Ville, le dernier jour de Febvrier l'an mil v° soixante unze, n
Semblables mandemens ont esté envoiez aux aultres Quarteniers de lad. Ville'4'.
« Monsieur le Premier President, nous vous prions de vous trouver demain, à une attendant deux heures de relevée, en la grand salle de l'Hostel de ceste Ville, pour entendre la responce qu'il a pleu au Roy nous faire, après la remonstrance faicte à Sa Majesté pour le faict des vi0 mil livres demandez. Si vous prions n'y voulloir faillir.
«Faict au Bureau de lad. Ville, le dernier jour de Febvrier l'an mil v° soixante unze, n
Pareilz mandemens ont esté envoiez à messieurs les aultres Conseillers de la Ville (5'.
(1> Voir ci-dessus, pages 53 et suiv. Le Roi avait d'abord demandé, par ses lettres du 12 septembre 1568, 600,ooo livres qui furent réduites à 3oo,ooo. La levée de cette somme n'était pas encore terminée au mois d'avril i56g (page 84, note 4).
<2' Ce mot est emprunté au Registre B; le Registre A, que nous suivons habituellement, donnant la leçon fautive admit. (3> La rubrique du Registre B est une répétition des précédentes : bPour les vic m. livres». (4' Ces deux lignes manquent dans A. '5> Méme observation.